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Positif

Tiken Jah Fakoly - L'Africain


Noir, il fait noir dans ce tôt matin frileux d'automne canadien. Je marche vers mon travail de la journée, repeindre la cuisine de la nouvelle maison. Sur ma route, je m'écoute cet album francophone de Tiken Jah Fakoly.

Incroyable, comme on se sent un peu hors de tout en tant qu'émigré. Quand on a changé de terre et que l'on est parti de celle de sa naissance, pour se faire des racines ailleurs, au loin, et vivre avec d'autres voisins. Il est vrai que la France a une longue et grande tradition d'expatrier un peu partout autour du monde ses ressortissants. Étonnant donc que la réciproque, l'acceptation de différences provoque autant de crispations de réticences et de peurs en interne. Autres cultures, autres références, autres sourires, autres souffrances aussi. Ici sur DuO on parle un peu de tout, des trouvailles ou des surprises de ce que la vie et le hasard met sur notre route, sous nos yeux ou dans nos oreilles, de ce qui nous touche quel qu'en soit le sens, sans frénésie ni précipitation. En ce matin noir c'est ces petits morceaux de musique vivante. Je me dis que voila un superbe album bien politique, qui a du être adoré ou méprisé dans ma lointaine France de naissance. Avec toute l'innocence insolente et toute la candeur sincère, de ces textes. Avec la chaleur des chœurs, des cuivres, ces cordes et percussions traditionnelles et tribales. Autres cultures, autres références, en tout cas quelle force ! Dans cette expression principalement francophone ! Une émotion, partage d'instants de musique noire africaine parisienne universelle, synthèse de tradition et de cultures musicales diverses. Mélange potpourri multi-culturel. On est tous changés profondément par ces pays qu'on habite, tout en restant toujours profondément nous même. Nous sommes tous à la recherche d'un monde meilleurs, certain l'espérant pour tous, et d'autres juste pour eux-même. Quoi qu'il en soit, chapeau l'Africain ! Pour cette belle musique métissée et engagée, qui fait mouche et peut-être plus quand on sait ce que c'est d'être loin d'où l'on est né, et de se faire sa maison ici autrement, dans un ailleurs.

Tiken Jah Fakoly



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