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Le blues de John Campbell


D'abord il y a la voix, puis il y a la guitare, ensuite les chansons ... John Campbell parle et chante le blues. Il le fait avec une sincérité, une pureté, une crédibilité qui scotche. Un homme, une guitare, un ampli et la générosité et l'émotion, l'urgence de partager. Le blues est vraiment quelque chose hors du temps et sans age, toujours le même et tout le temps diffèrent. Mais l'émotion qu'il suscite prend toujours pareil par surprise, aux tripes, viscéralement, sans demi mesure, ca le fait ou pas. S'il est décédé en 1993 d'une crise cardiaque l'esprit de John Campbell semble toujours vivant, dans le quotidien de nos vies, là dans le grondement sourd de votre truck, dans le déhanchement de cette fille qui s'éloigne dans la rue, dans l'argent qui manque dans vos poches. Dans ces notes qui s'échappent de la rue ou d'un bar ou un musicien fatigué joue pour une bière ou un whisky.

C'est blues vivace qui refuse de se soumettre, qui bouge encore et même pas mal. Puriste aussi dans le vrai sens, rock ou parfois lent et clair, rien n'est jamais si simple et nos émotions violentes, comme nos questionnements ou nos révoltes. Il y a des combats qui laissent sur le carreau. Et malgré tout la vie est la têtue, épurée, tendue, érectile, comme la lame de la scie sur le bois de l'hiver. Aussi inévitable que ce froid qui transi. Aussi fragile et trouble que la réalité quand la buée s'accroche aux vitres ou qu'un prophète face au désert exhorte les grains de sable, juste en convaincre un seul. Avec John Campbell c'est les doigts qui font vibrer les cordes et ca s'entend ... Mon dieu que j'aime la vie quand j'entends ca sourire




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