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Honorabilité
Deux de mes tas de bois sont tombés au court de cette fin de semaine. Ils ont passés l'hiver sans problème mais la poussée de la fonte des neiges de ce printemps leur a été fatal (à moins que ce soit les écureuils). Pour l'instant je vais certainement laisser comme ça, je les remonterai quand il y aura moins de neige au sol. En arrivant jeudi 29 je récupère de quoi remplir environ 50l de notre marmite ce qui nous a permis, après une journée d'évaporation, de faire un litre et demi de bon sirop d'érable, notre premier de cette année. Les érables coulent peu, espérons que nous en feront plus, quand même, cette année. Nous sommes un peu déçus car c'est notre seule grande fin de semaine de quatre jours de cette saison des sucres et nous espérions en faire plus. Nous devrons nous contenter des courtes fins de semaine à venir ce qui limitera notre capacité de production annuelle. La nature décide et nous on fait avec et on prend ce qu'on peut.
J'ai rédigé à la demande de ma fille un peu plus de 4 longues pages de mémoires concernant ma grand-mère. C'est donc dans mon enfance que je me suis replongé. C'est assez pénible en fait, mais pas vraiment le choix que de conserver cette mémoire familiale puisqu'on me le demande. Cette nostalgie du passé ne m'est pas si agréable, hâte de passer à autre chose et de vivre au présent. Côtoyer ainsi mes morts est certes un devoir, mais ça me touche émotivement et je préfère laisser tout cela dans un petit coin de mémoire respectueux et ne pas y revenir trop souvent, surtout ne pas laisser cela prendre trop de place. Alors oui vivement que je ferme ces chapitres et que j'envois ce mail à notre retour à la civilisation. Ceci dit je ne m'en sortirai certainement pas si facilement car je vais devoir lui proposer d'en faire autant pour mon autre grand-mère et bien évidement mon père ... Encore des boites de pandore que j'aurais préféré ne pas avoir à ré-ouvrir. Ce qui nous différencie finalement c'est notre capacité à nous écrire nous même et à tirer des leçons de tout. C'est notre responsabilité personnelle de choisir quelles leçons tirer de nos expériences et de notre vécu. Soit de s’apitoyer, soit de le positiver. Il m'arrive d’osciller un peu entre les deux. En définitive je fini toujours à plus ou moins long terme par basculer dans le présent, c'est aussi cela être un survivant. Alors je vais aller me faire un café et me faire le présent de planifier cette journée à venir, une façon aussi de faire le deuil du passé sans l'ignorer, refouler la peur de l'avenir, masquer que le temps passe, et renaître tout neuf encore et encore en ce temps de Pâques.
La nuit de jeudi à vendredi, alors que la marmite sur la terrasse lâche de grosses bouffées de vapeur, la température reste positive et vendredi dans la journée autour de zéro, les arbres ne coulent pas, nous ne récoltons rien. Nous en profitons pour aller faire quelques courses et la pression des pneus (fort judicieuse d'ailleurs), après nous être assuré que notre voisin n'avait pas besoin qu'on lui ramène quelque chose.
Mes tas sont par terre ! zut alors !
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