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Antidote

Bon pour le service



Voilà c'est faite ! Ho que je n'avais pas envie, mais pas bien le choix, une fois le doigt dans l'engrenage (et pas que le doigt). Le rendez-vous était pris 9h du matin. La veille j'ai du boire 4 litres d'un truc prévu pour, et passer une bonne partie de ma journée aux toilettes. Pas vraiment une partie de plaisir mais je suis scrupuleusement les instructions. 2h du matin un dernier litre et mon dernier café ensuite plus rien. C'est long ! Se rendre à la clinique avec mon accompagnatrice, indispensable aussi pour suivre la procédure. Pendant un jour, je ne pourrai pas conduire, ni signer de contrat commercial ou autre.

Arrivée à la clinique ou mon accompagnatrice devient traductrice. Ça se parle et je n'ai pas réellement mon mot à dire, me contentant d’acquiescer quand on semble me demander mon approbation. Puis en avant pour un box avec un lit, ou l'on me fait enlever le bas pour mettre une blouse bleue d’hôpital ouverte dans le dos, je m’allonge sur la table et patiente la venue de l'infirmière et de l’anesthésiste. C'est long ! Depuis quelques jours nous sommes en période de canicule avec des températures supérieures à 35 degrés et même les nuits sont chaudes. Pas grand souvenir du passage de l'infirmière et de l'anesthésiste, encore une fois je n'y comprends pas grand chose, apposant quand même ma signature au bas d'un contrat légal dans lequel je m'engage à n'avoir aucun droit quoi qu'il arrive. Une sorte de carte blanche, ou de permis de tuer, va-savoir, mais après plus d'une heure d'attente je suis prêt à tout.

Dès qu'ils ont ma signature ça déboule et me voilà en route, le lit à roulette sur lequel je suis confortablement allongé, traversant les corridors jusqu'à la salle d'intervention. L'infirmière qui s'avère parler un français charmant, qu'elle a appris à 5 ans mais pas beaucoup pratiqué depuis, me prévient que le médecin est sur ma droite et parle bien français. Elle me présente comme étant français. Le médecin lève la tête dans ma direction et me demande si c'est français français, j'éclairci la situation d'un oui français de France. S'en suis une très courte discussion, je viens de Bordeaux, depuis 12 ans au Canada. Est-ce que je vais souvent en France ? Non vraiment pas. Vous faite quoi ici ? Chauffeur d'autobus scolaire en France j'étais informaticien, je suis aussi canadien... La vie est ainsi faite que mon médecin est français de France. Qu'est-ce que vous aimez le plus ici ? Les gens sont détendus et avenants. Les choses auraient pu ainsi se développer, mais c'est à ce moment que ma douce infirmière, après avoir branché la perfusion, m'a mit bien professionnellement un masque sur le nez en me rassurant que ce n'était que de l'oxygène. Ensuite je n'ai plus aucun souvenir !

Je me suis réveillé dans mon box. A ce stade bien que totalement dans les vapes, je me suis permis de comparer mes deux expériences coloscopiques. Je l'avais déjà fait en France, il y a une vingtaine d'années, sans aucune anesthésie. C'est le genre de souvenir traumatique qui vous marque un homme, un peu comme les visites chez le dentiste jadis et le son de la roulette, ou le crissement insupportable de la craie sur un tableau noir. Après m'avoir laissé quelques longues minutes de récupération le verdict : Tout semble aller pour le mieux, à par un minuscule polype extrait et cautérisé, qui sera analysé et la préconisation de régulièrement de refaire ca tous les 3 ou 5 ans. Pas question d'enrichir indûment le secteur médical, ma préconisation va plus au 10 ans au minima, je me promet de régler ça avec mon médecin le temps venu. Encore quelques jours de repos sans faire d'efforts comme on me dit de le faire, ensuite je retourne pelleter ma terre sourire. Pour finir je me dois de remercier tous les intervenants et principalement mon accompagnatrice, traductrice, compagne, et bien plus, qui a tout supervisé avec brio





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