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Abonder

Conditions de (bonne) conduite


En ce moment quotidiennement nous assumons pas mal de styles de conduite. Sur les principaux axes la chaussée est bien dégagée et on voit le bitume, comme nous accumulons de grosses différences de température, entre -28 et exceptionnellement +5 degrés, les routes sont exécrables avec une recrudescence de nids de poule conséquents. Bien mauvais pour les suspensions et occasionnant de gros chaos. En général ils sont difficiles à éviter. Les axes secondaires se décomposent en ceux ou rien n'a été fait, donc grosse accumulation au sol de neige tassée, couches de glace, boue mélangée, et/ou de grosses ornières soit molles soit rigides suivant la température. Si en été avec des voitures garées des deux cotées on peut facilement se croiser, en hiver avec les banc de neige qui empiètent sur la rue, il n'y a plus qu'une seule voie centrale et le moindre croisement de véhicule devient millimétré.

Psychologiquement c'est la période que je trouve la plus difficile à vivre. Certainement le fait que je ne sois canadien que depuis 12 ans et/ou que j'ai connu autre chose. En France fin février on est tiré d'affaire. Les bourgeons sortent ou n'en sont pas loin, les fleurs aussi et le mimosa pointe puis foisonne avec des températures de plus en plus clémentes, donnant l'espoir de jours meilleurs. A Ottawa nous en sommes encore bien loin, partout c'est montagnes de neige et de glace accumulée. Dans les zone de stockage ou la ville déverse toute la neige prélevée par plein camions, les plus gros tas ne seront pas totalement fondus en juillet. Pour cette fin de semaine on prévoit un peu de neige et du grésil, donc un bon pelletage et cassage de glace au sol du parkway et du chemin, de la maison à la rue. Pelletage et ménage devrait bien m'occuper cette fin de semaine, tout en laissant un peu de temps libre bienvenu sourire.

Jeudi et vendredi furent (comme assez souvent) source d'imprévus, qui ont débuté quand après avoir garé mon bus prêt de chez moi pour la pause de demi journée, je constate que deux banquettes tout à l'arrière du bus ont été vandalisé. Un dossier positivement coupé en croix, une banquette ouverte d'une grande entaille. Je sais que cela s'est produit lors de ma dernière école du matin, car j'inspecte le bus après chaque. Pour dire vrai mon sang ne fait qu'un tour ! Ce n'est pas que le bus m'appartienne mais quand même on s'y attache à ces grosses choses. Je ne fais cette école que le matin donc je ne les revois que le lendemain. Je préviens la base de ma trouvaille et nous discutons de la procédure. Finalement comme mon téléphone n'est pas assez intelligent pour prendre des photos et les envoyer de suite, ils vont attendre que je passe demain matin après mes run pour une réparation sommaire et ils prendront les photos. Pour le reste je gère, la nuit passe.

Le lendemain matin à ma dernière école je sais ce que je vais faire. Je les laisse entrer dans le bus et s'installer, je referme la porte du bus laissant les parents dehors, déboucle ma ceinture de sécurité, et me dirige vers l'arrière et demande "What about that ?" tout en désignant les dégâts. C'est panique à bord, ils me regardent avec de grands yeux, une se décide "ba c'était comme ça, on a rien fait", "Ok we talk about that at school" pas sur que ça soit très anglais, mais ça fait l'affaire, et tout le trajet se déroule dans un paisible silence de mort. Arrivé à l'école ils se sont tous levé pour descendre, je les fait rasseoir, fait signe à une prof de venir et je referme la porte derrière elle. Je lui donne le bus report que j'ai rédigé la veille et lui demande de venir voir, nous traversons tout le bus vers les places arrières occupé par mes petits "délinquants". Tentative de discussion de la prof qui n'est pas dupe "et comment tu sais ça toi ? " et qui se termine par un "c'est inacceptable" de circonstance. Ils sortent tous du bus et je peux prendre la route vers ma base et ses garagistes.

J'y passe deux heures. Pour rejoindre la petite municipalité proche d'Ottawa. Après la voie rapide ou je met le limitateur de vitesse à 100 (la vitesse autorisé), c'est une petite route départementale limitée à 80. A gauche et à droite c'est des fermes, donc des champs de neige à l'infini en cette saison. Je discute un peu avec tout le monde, les mécano, le staff, et quelques chauffeurs que je croise, il faut dire que je ne rallie la base qu'en cas d'urgence nous avons un autre spot pour parquer quelques bus, qui est bien plus prêt de chez moi sourire Je vais faire mon rapport dans les bureaux et on m'informe que la principal de l'école vient d'appeler, qu'ils savent quels sont les deux élèves responsables et qu'ils se sont servit d'une paire de ciseau pour éventrer les sièges. Mon employeur va envoyer la facture à l'école avec les photos et demander le remboursement, l'école quant à elle décidera de faire suivre aux parents ou pas. Depuis qu'on envoie les factures, il y a moins de dégradations m'informe un mécano. L'affaire est donc close, mon bus bien réparé, je ne les revois que lundi matin et ce petit coup de folie bien calmé. Ainsi va la vie sourire


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24 février 2019 à 06:40 de BernArd
Oh... si les p'tits cousins se mettent à péter un câble... où allons nous... clin d oeil Comme quoi, la communication sur les dégradations à sauter l'Océan... clin d oeil

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